Il est des choses 

Que nous ne pouvons 

Hélas 

Comprendre par les mots.

Seule l'âme 

Parle son langage,

A la lune...

Où il fait bon 

De grimper 

Pour entrevoir 

Des étoiles à décrocher...

Pacifier le vent...

Quelle encre 

Sinon blanche 

Pour s'inspirer? 

Une plume

Elle somnole

Ou frivole,

A sa guise,

Se suspend 

Aux courants 

De la brise.

Son secret 

Bien gardé 

N'est jamais 

Qu'envolé. 

Ô combien 

"Vu au loin":

Piètres mots 

Qui présagent

Le passage 

De l'oiseau...

Surgit à mes yeux 

Dans le vide, abîmés 

Le songe fâcheux 

De mon foyer cédé.

Il semblait pourtant 

Omettre que les jours 

Semaient par tous temps 

Des vestiges à leur tour.

Que sont devenus ces lilas 

Adorant le rire 

D'abeilles qui déjà 

D'ambre parent les cires?

La fragrance des roses 

Est-elle donc restée 

De même symbiose 

Bien qu'à peine oubliée?

Les nuits sont elles encore 

Assez mirifiques 

Pour changer en feuilles d'or 

Les linceuls telluriques?

Rien ne trahira hélas 

Le présent qui l'habite.

Seule restera la trace

De l'ombre qu'il abrite...

Beauté naïve 

D'un cerisier 

Volant des nuées 

De fleurs chétives.

L'une d'entre elles 

Se pose au sol :

L'intemporel

Prend son envol.