De l'acide au sang sucré des arbres,
De leur racines flegmatiques,
A leur sommet bordé de marbre
Bleu, perle ou anthracite.

Il se dit par le murmure
Aigü des feuilles, que latence
Bien aise, qu'elles conjurent,
Ne vit que par indolence.

Pourtant c'est bien d'elle
Que l'on parle quand s'écrit
Sur la peau des mirabelles,
Le serment des longues nuits.

Les plaines et les forêts

Sous le soleil d'étain

En blanc se sont habillées,

D'une robe en satin.

Les maisons quant à elles,

Crachent de la fumée.

Des ondines par ribambelles

Sortent des cheminées.

La nature qu'étreind l'hiver

S'endort doucement

Sous la neige éphémère,

Qu'effacera le printemps.

Les feuilles des chênes, des peupliers,

Sur le sol humide des bosquets

Se trouvent livrées à elles-mêmes

Les vents aussitôt les sème.

Dans un dernier soupir,

La terre nourricière

Lentement disperse,

Ses nuages verts

Sur la tourbe où verse

De l'eau evanescente

L'or des âmes aimantes.

Photo by Thuringwethil