Elle ne garde en elle

Que la couleur

Du divin:

Rien ne semble

Même le moins

Du monde,

Oser troubler

L'encre mauve

Qu'elle nous tend

Pour écrire

Quelques doux poèmes.

Bleu pur, bleu nuit,

Essence merveilleuse,

En secret, une alchimie

Se fond, mystérieuse.

Dans les abysses du néant,

Coule sur ses étoiles

L'ondée chimérique

Nommée clair de lune.

Si chétive et si belle pourtant
Elle s’ouvrit au clair de lune.
De ses pétales de velours blanc,
Coula une rivière peu commune.

Dans son eau, tombaient les étoiles,
Glissait la brume des aurores.
As-tu vu le firmament estival
Plonger dans ce flot qui dort ?

La rose, autrefois de toute beauté,
Au soupir du solstice, s’est fanée.
Il suffisait de regarder à l’intérieur
Pour y voir la muse des rêveurs.

D’autres roses au pétale de neige
Naitront dans les coulisses des nuits.
Dans le jardin des sortilèges,
Le temps vit de sa poésie.

Je cherche merveille dans le creux de mes mains

Entre les filaments des écorces embrasées.

J'ai pu y trouver une forêt brumeuse cachée

Dont les feuillages ne sont que d'or et d'étain.

Les ténèbres où se perdent des perles miel

Y cachent des mers de cobalt évanescentes.

S'y enlisent d'éparses gouttes d'hydromel

Dans ma pierre sortie de l'eau iridescente.

Bleu sombre
Comme la lumière
De l'ombre.

Pleuvent des étoiles
Dans l'or d'une rivière
Cachée sous un voile.

Un voile bleu
D'azur sous minuit,
Dont les étoiles engourdies
Versent des larmes de feu.